RALPH GIBSON
Passé Imparfait

Cet ensemble de photographies prises par Ralph Gibson entre 1960 et 1970 pose la question toujours excitante des années d’apprentissage, de formation du regard qui précèdent la maturité artistique et demeurent une source d’excitation créatrice.
Un texte de Gilles Mora et des commentaires rédigés par Gibson lui-même ponctuent les différents chapitres du livre et viennent raconter avec près de 50 ans de recul le bonheur d’avoir voulu être un photographe au début des années 60 lorsqu’on pouvait croire en la photographie comme en un médium de tous les possibles.
Mes premières photographies de cette époque, de 1960 à 1963, me paraissent en un sens plus intéressantes aujourd’hui avec le recul du temps…
Ce que je ne savais ou ne comprenais pas à l’époque était que la photographie allait devenir pour moi davantage qu’une carrière….
À partir de 1969, je commençai à ressentir une certaine insatisfaction à l’idée d’être un photographe documentaire. Je voyais un changement apparaître dans mon travail. Je passais mes nuits à lire Borges et à écouter Villa-Lobos, mes journées à dormir. Quelque chose d’important était en train de se produire dans mon subconscient.

Ralph Gibson né en 1939 à Los Angeles, est un photographe mondialement connu pour ses livres de photographies et en particulier sa fameuse trilogie Black Trilogy comprenant The Somnambulist (1970), Déjà Vu (1973) et Days at sea (1975) publiés par sa propre maison d’édition Lustrum Press. Dès 1970, se démarquant du goût d’alors pour l’expressionnisme abstrait, dont il juge les travaux « quelque peu ennuyeux », pour revenir à des problématiques plus purement photographiques, il va rompre avec la grande tradition américaine du photo-journalisme et du document humaniste telle qu’elle sera dominée par la figure de W. Eugene Smith. Ne pouvant se limiter à cet horizon, Ralph Gibson va donc « déplacer » sa pratique sur un autre terrain en nourrissant un rapport visuel avec l’insolite, – qu’il s’agisse d’un nu, d’un portrait, d’un paysage, d’une architecture ou de scènes intimes – par une philosophie très personnelle de la chose photographiée et un dialogue avec l’histoire de l’art, particulièrement l’œuvre de Malevitch.

Avec le soutien du Centre National des Arts Plastiques
Édition bilingue français/anglais

Publication : mai 2012
Format : 24 x 30 cm
112 pages, Relié
ISBN: 979-10-90294-05-09
Prix : 28 euros