JEAN-FRANÇOIS BAURET

ll aura fallu deux ans de travail pour réaliser un livre qui retrace pour la première fois l’ensemble du parcours de ce grand photographe, disparu en 2014, et considéré comme l’un des plus audacieux de son époque.
Cette monographie reproduisant ses meilleures photographies replace la vie et l’œuvre de Jean-François Bauret dans le contexte de la création photographique française de ces quarante dernières années.
Dans le bouillonnement de la fin des années soixante, il fit scandale bien malgré lui et contribua à changer les mentalités dans une société alors sclérosée. Il apporta un vent de liberté dans la publicité en faisant poser des hommes nus, des femmes enceintes, aussi bien que des gens ordinaires. Il fit le portrait de nombreuses figures de l’art, du spectacle et de la littérature comme Klaus Kinski, Dominique Sanda, Nathalie Baye, Michel Tournier ou Laurent Terzieff, auxquels il demandait de « lâcher prise ».
Dans son studio de la rue des Batignolles à Paris, il poursuivit toute sa vie une œuvre profonde et solitaire et il n’a cessé, en marge de ses commandes, de réaliser des portraits, d’entreprendre des recherches de plus en plus personnelles sur le corps et la nudité qui tendaient chez lui à se confondre, comme en témoignera le livre Portraits nus publié chez Contrejour en 1984. Celles-ci l’amèneront entre autres à développer plusieurs séries de prises de vue dans lesquelles il invitait ses sujets à se mettre en mouvement et à dessiner une forme de chorégraphie devant l’appareil, au lieu de poser de façon statique.

« Je préfère travailler en studio, car la relation à l’autre est beaucoup plus intime. La personne ne peut plus se rattacher à un décor. Elle est obligée de se livrer à l’objectif qui lui fait face, sans possibilité de fuite. Je préfère alors le regard dans l’appareil qui accentue la présence et la communication ».

Jean-François Bauret est né en 1932 à Paris

1955. Durant son service militaire à Chambéry, il rencontre l’artiste peintre Claude Allard, qu’il épousera l’année suivante. Elle deviendra sa muse et son assistante.

1957. S’installe avec sa famille à Fontenay Mauvoisin dans le même village que son père Jean Bauret, là il pratique brièvement la photographie sociale des villageois: mariages, communions, paysages environnants.

1960. Photos de mode pour le magazine Elle.

1962. Devant l’afflux de commandes, le couple décide d’aller vivre à Paris. Installation rue des Batignolles dans le 17ème arrondissement, et ouverture du studio photo dans la même rue.

1967. La photographie ventant les sous- vêtements masculins Sélimaille, met en scène un homme nu de profil sur un fond gris neutre. Cette photo bouleverse le monde de la publicité, c’est la première image publicitaire représentant un homme nu.

Plusieurs publications dans le magazine Zoom

1975. Parution aux éditions Balland du livre Portraits d’hommes nus et inconnus

1981. Premiers stages dans le cadre des Rencontres d’Arles suivis de nombreux autres qui eurent un énorme succès.

1984. Il publie Portraits Nus aux éditions Contrejour accompagné d’un texte de Gabriel Bauret suivit de Portraits d’habitants de la ville de Muret et Jumeaux & Jumelles en 2000.

2004. Exposition commanditée par la MEP et Françoise de Panafieu, pour le mois de la photo, Gens d’Ici, à la mairie du XVII à quelques pas de son studio, une série de portraits en couleurs sur les habitants de son quartier.

2014. Il décède le 2 janvier à Paris.

 

Textes de Gabriel Bauret, préface de Claude Nori
Avant-propos d’Anne de Stäel

Publication : avril 2018
Format : 24,5 x 31 cm
192 pages, reliée
ISBN: 979-10-90294-3-25
Prix : 45 euros

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